L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), l’Association professionnelle des sociétés d’assurance du Burkina (APSAB) et l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Burkina Faso (AP/SFD-BF) ont tenu le 29 février 2024 à Ouagadougou, leur quatrième Journée de l’inclusion financière (JIF) sous le thème « Inclusion financière et dispositif de prévention et de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme : quel équilibre ? ».

La présente édition est placée sous le parrainage du Ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective Monsieur Aboubacar NACANABO, représenté par Madame le Ministre délégué chargé du budget, Madame Fatoumata BAKO/TRAORE. Elle se voulait une rencontre de réflexion, de partage d’expériences sur l’inclusion financière et la règlementation LBC/FT.

Madame le Ministre, dans son discours d’ouverture, a laissé entendre notamment que « la mise en œuvre de dispositif LBC/FT au niveau des institutions financières, favorise l’intégrité financière et contribue à combattre efficacement la criminalité économique ». Elle a exprimé sa satisfaction quant aux choix du thème, qui pour elle, « offrira l’opportunité aux différents acteurs d’échanger sur les défis de la politique d’inclusion financière vis-à-vis de la règlementation portant sur la LBC/FT et sur les éventuels ajustements possibles de ladite loi ».

Le Président de l’APBEF-B, Monsieur Diakarya OUATTARA a, quant à lui, rappelé dans son mot de bienvenue, que le dispositif LBC/FT « censé renforcer l’intégrité financière peut constituer un obstacle à l’inclusion financière, à travers sa mise en œuvre » et que l’exclusion du système financier formel « entrave le suivi adéquat des mouvements de fonds » qui échappent « au contrôle des autorités monétaires dont le champ d’actions est limité dans la sphère informel ». Il a ajouté que cette journée « devrait permettre à travers des échanges constructifs et francs de traiter la problématique du jour et ainsi parvenir à des recommandations réalistes et adaptées ».

Les communications de la JIF 4 ont été assurées par Monsieur Souleymane SALEMBERE, Inspecteur du Trésor, Analyste/Chargé d’études à la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), autour des thèmes suivants :

  • l’inclusion financière : les contraintes inhérentes au dispositif de la LBC/FT ;
  • l’inclusion financière : comment favorise-t-elle l’atteinte des objectifs en matière de LBC/FT ? ;
  • quel équilibre idéal entre objectifs d’ inclusion financière et objectifs LBC/FT ?

Les échanges se sont déroulés sous la modération de Monsieur Cyprien DABIRE, Magistrat hors hiérarchie, Président de chambre et Secrétaire général de la Cour des comptes du Burkina Faso.

De la qualité des exposés et de la pertinence des échanges, le rapporteur, Monsieur Gabin Toupanga TINGUERI, Inspecteur du Trésor, Juriste à la CENTIF a formulé des recommandations dont notamment :

  1. Organiser une concertation visant à explorer l’intégration de mécanismes d’exemption dans le cadre du dispositif de LBC/FT, afin de rendre l’accès aux services financiers plus accessible pour les populations à faible revenu ;
  2. Encourager le développement et l’adoption de solutions de vérification d’identité numérique, telles que la biométrie ou les documents d’identification numériques, pour simplifier le processus de vérification ;
  3. Élaborer, en concertation avec la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL), la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), les Autorités de Supervision et de Contrôle (ASC) du secteur financier et le Secrétariat Technique de la Promotion de l’Inclusion Financière (ST-PIF), des lignes directrices sur les mesures préconisées par le GAFI pour favoriser l’inclusion financière ;
  4. Mettre en place des procédures simplifiées d’identification des clients pour les petits comptes ou les services financiers de faible valeur, réduisant ainsi les obstacles à l’ouverture de comptes bancaires ;
  5. Encourager le partage sécurisé des données entre les institutions financières et les autorités de régulation, facilitant ainsi la vérification d’identité des clients sans nécessiter de multiples documents ;
  6. Accélérer la mise en place d’un identifiant unique électronique des personnes au Burkina Faso.

Pour clore cette quatrième Journée de l’inclusion financière, Monsieur Monhamed COMPAORE, Président de l’APSAB a dans son allocution, déclaré que « cette journée a été sans conteste celle du donner et du recevoir de par la pertinence et la qualité des thèmes abordés ». Il a ensuite invité tous les acteurs « à faire preuve d’abnégation pour traduire ces résolutions et recommandations en actes concrets sur le terrain pour le bien de nos populations ». Il a terminé ses propos par des remerciements à l’endroit de « toutes les structures partenaires qui ne ménagent aucun effort pour que l’inclusion financière soit une réalité au Burkina Faso ».